Le clavier sous tous ses aspects
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AngelNight
Yves echoes
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Le clavier sous tous ses aspects
Bon vu que y'a un topic sur la guitare, et vu aussi que je viens de me faire ch... à créer un topic qui présente les orgues vintage sur un autre forum ( www.echoes.fr.nf ), hé bah j'ai unilatéralement décidé de créer un sujet sur le monde du clavier sous toutes ses formes.
Ca contrebalancera un peu l'omniprésence des grateux, ici comme partout ...
Je commnece donc par mon petit topo sur les orgues, mais n'hésitez pas à poster sur tout ce qui touche au clavier (musical hein, ne partez pas en dissertation sur le clivage azerty / qwerty ...) de tout temps et de tout genre
Ca contrebalancera un peu l'omniprésence des grateux, ici comme partout ...
Je commnece donc par mon petit topo sur les orgues, mais n'hésitez pas à poster sur tout ce qui touche au clavier (musical hein, ne partez pas en dissertation sur le clivage azerty / qwerty ...) de tout temps et de tout genre
Dernière édition par Yves echoes le Ven 12 Déc 2008 - 10:10, édité 1 fois
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Okay okay okay … c’est parti !
Alors évidemment on commence par l’orgue Hammond, le premier orgue électrique inventé par Laurens Hammond en 1930. C’est un orgue destiné à la base à imiter l’orgue d’église, sauf qu’au lieu que les tirettes qu’utilise l’organiste laissent passer de l’air dans des tuyaux, elles contrôlent le volume de notes générées par des roues phoniques, c'est-à-dire des roues crantées qui tournent devant des bobines électriques et qui génèrent ce son particulier.
À la base l’orgue Hammond est joué « droit », c'est-à-dire que le son est amplifié sur un ampli normal, mais l’orgue est devenu rapidement indissociable de la cabine Leslie (ampli dont le son est divisé en un baffle aigu et un baffle grave qui tournent sur elles mêmes) inventé par Don Leslie en 1940.
D’abord détourné de son utilisation liturgique par les jazzmen (Jimmy Smith pour le plus connu), le Hammond a rapidement débarquée dans le rock par l’intermédiaire de ces groupes :
- John Lord de Deep Purple,
- Keith Emerson de The Nice puis Emerson Lake and Palmer,
- Rick Wakeman de Yes,
- Richard Wright des Pink Floyd,
- Tony Banks de Genesis,
- Matthew Fisher de Procol Harum,
- Etc etc etc
On dira ce qu’on voudra, le Hammond reste l’orgue électrique offrant le plus de possibilité, avec le son le plus complet et la variété de registre la plus étendue. Les Hammond sont les seuls orgues électrostatiques à l’exception des orgues Dereux, orgue à plateau électrique rotatif inventé par un français dans les 60’s, mais plutôt tourné vers la musique sacrée (devenu rarissime et très recherché !).
Hammond B3 (c'est le top !) / Hammond M102 (c'est le mien !)
À la suite de la diffusion du Hammond, d’autres marque se sont mises à sortir des orgues électriques mais avec une technologie à transistor à la place des roues phoniques, ce qui allège considérablement le poids et aussi le prix. Ces orgues sont appelés « combo organ » et plusieurs marques sont devenues célèbres par leur fabrication. Le combo c’est le son surf par excellence, pas de Leslie (encore que ce soit possible, mais c’est assez rare) mais une amplification droite avec vibrato qui donne un son très typé, très Venice Beach si vous voyez ce que je veux dire.
La marque Vox est la plus connue des marque de combo, elle commence à fabriquer des orgues après la seconde guerre mondiale, ses modèles les plus célèbres sont le continental et le jaguar qui se reconnaissent à leur revêtement rouge pétant, et les touches blanches et noirs inversées. Le vox c’est :
- Ray Manzarek dans The Doors,
- Alan Price dans The Animals,
- Doug Ingle de Iron Butterfly,
- John Sebastian des Loving Spoonfull.
Le Vox continental
Des tas d’autres marques de combo existent, dont les plus connues sont Elka, Viscount, Acetone, Gem, Lowrey, Philacorda, Yamaha, ou encore Farfisa (sans oublier Bontempi, la marque Italienne devenue Mythique pour avoir sorti les synthétiseurs les moins chers et les plus pourris de toute la galaxie). La plupart de ces marques sont Italiennes, anglaises ou Allemandes, et sont apparues début 60 dans la foulée d’une pénurie de Hammond en Europe, très cher à l’achat et encore plus cher à importer (jusqu’à ce que certains modèles Hammond ne commencent à être fabriqués en Belgique début 70).
Après Vox, la marque Italienne Farfisa reste la marque de combo européenne la plus connue, d’abord parce que ses orgues ont été produit en grosses séries et n’étaient pas très cher, et aussi grâce à leur son ultra surf/psychédélique qui a séduit ces organistes :
- Domino Samudio de The Pharaoh (connus pour la chanson Wooly Bully),
- Rick Wright de Pink Floyd a commencé sur un Farfisa Compact Duo, que l’on entend sur certains morceaux de « The Piper at the Gate of Dawn » (et sur "Set the Control for the heart of the Sun" joué par Waters) avant de passer au Hammond M102 (dont j’ai la chance de posséder un exemplaire de 1962 !),
- John Paul Johns a utilisé un Farfisa VIP-255 avec le Jeff Beck group, et aussi sur scène avec Led Zeppelin,
- L’organiste du groupe rouennais Prön Flavurdik joue sur un Farfisa de la fin des années 70.
On peut aussi entendre du Farfisa dans Crocodile Rock d’Elton John, et plus récemment chez des groupes comme Greenday ou The Brian Jonestown Massacre.
Farfisa compact duo :
Alors par contre le Mellotron ce n’est pas un orgue ! Cette machine a été inventée au début des 60’s en reprenant le concept du Chamberlain, inventé en 1948. En fait chaque fois que le type appuie sur une touche, cela déclenche une bande magnétique type magnétophone qui dure 7 secondes maximum (après le mec doit attendre 1 seconde que la bande rembobine et ré appuyer sur la touche !). Donc quand on chargeait un son dans cette bestiole, on plaçait en fait un rack avec une soixantaine de bandes magnétique ou l’on avait enregistré le même son dans la tonalité correspondante à la note ! Je vous laisse imaginer le merdier pour changer de son. Les sons de Mellotron les plus connus sont ceux qui reprennent des ensembles de cordes frottées, d’ensembles de voix, ou de flutes bizzaroïdes. Cet instrument est aujourd’hui introuvable en vintage, il existe quelques émulations en numériques, mais qui coutent la peau des boules … Le Mellotron a été utilisée par des dizaines de groupes, qui en ont fait un instrument mythique et emblématique du rock progressif. En vrac:
- Les Beatles : Tomorrow Never Knows (1966), Strawberry Fields Forever (1967), The Continuing Story of Bungalow Bill (1968)
- Black Sabbath : Changes
- The Moody Blues : leurs sept premiers albums concepts, de Days of Future Passed (1967) à Seventh Sojourn(1972)
- The Rolling Stones : album Their Satanic Majesties Request (1967)
- Pink Floyd : albums Ummagumma (1969) et Atom Heart Mother (1970)
- Gentle Giant : Pantagruel's Nativity, The Moon is Down
- King Crimson : album In the Court of the Crimson King (1969)
- Yes : albums Fragile (1972), Close to the Edge (1972) et Relayer (1974)
- Genesis : albums Foxtrot (1972) et Selling England by the Pound (1973)
- Led Zeppelin : arrangements de flûtes sur Stairway to Heaven en version live, Kashmir, The Rain Song
- Kraftwerk
- Michel Polnareff : album Le Bal des Laze (1968)
- Tangerine Dream
- David Bowie : album Space Oddity (1969)
- Ange : album Guet-Apens (1977)
- Jean Michel Jarre
- Harmonium : Si on avait besoin d'une cinquième saison (1975), L'Heptade (1976)
- Van der Graaf Generator : album Pawn Hearts (1971)
Mellotron M400 (le modèle le plus répandu) :
Voili voilou les enfants, si vous êtes sages je vous raconterai la prochaine fois la formidable histoire du piano électrique, de Rhodes à Wurlitzer en passant par Clavinet.
Alors évidemment on commence par l’orgue Hammond, le premier orgue électrique inventé par Laurens Hammond en 1930. C’est un orgue destiné à la base à imiter l’orgue d’église, sauf qu’au lieu que les tirettes qu’utilise l’organiste laissent passer de l’air dans des tuyaux, elles contrôlent le volume de notes générées par des roues phoniques, c'est-à-dire des roues crantées qui tournent devant des bobines électriques et qui génèrent ce son particulier.
À la base l’orgue Hammond est joué « droit », c'est-à-dire que le son est amplifié sur un ampli normal, mais l’orgue est devenu rapidement indissociable de la cabine Leslie (ampli dont le son est divisé en un baffle aigu et un baffle grave qui tournent sur elles mêmes) inventé par Don Leslie en 1940.
D’abord détourné de son utilisation liturgique par les jazzmen (Jimmy Smith pour le plus connu), le Hammond a rapidement débarquée dans le rock par l’intermédiaire de ces groupes :
- John Lord de Deep Purple,
- Keith Emerson de The Nice puis Emerson Lake and Palmer,
- Rick Wakeman de Yes,
- Richard Wright des Pink Floyd,
- Tony Banks de Genesis,
- Matthew Fisher de Procol Harum,
- Etc etc etc
On dira ce qu’on voudra, le Hammond reste l’orgue électrique offrant le plus de possibilité, avec le son le plus complet et la variété de registre la plus étendue. Les Hammond sont les seuls orgues électrostatiques à l’exception des orgues Dereux, orgue à plateau électrique rotatif inventé par un français dans les 60’s, mais plutôt tourné vers la musique sacrée (devenu rarissime et très recherché !).
Hammond B3 (c'est le top !) / Hammond M102 (c'est le mien !)
À la suite de la diffusion du Hammond, d’autres marque se sont mises à sortir des orgues électriques mais avec une technologie à transistor à la place des roues phoniques, ce qui allège considérablement le poids et aussi le prix. Ces orgues sont appelés « combo organ » et plusieurs marques sont devenues célèbres par leur fabrication. Le combo c’est le son surf par excellence, pas de Leslie (encore que ce soit possible, mais c’est assez rare) mais une amplification droite avec vibrato qui donne un son très typé, très Venice Beach si vous voyez ce que je veux dire.
La marque Vox est la plus connue des marque de combo, elle commence à fabriquer des orgues après la seconde guerre mondiale, ses modèles les plus célèbres sont le continental et le jaguar qui se reconnaissent à leur revêtement rouge pétant, et les touches blanches et noirs inversées. Le vox c’est :
- Ray Manzarek dans The Doors,
- Alan Price dans The Animals,
- Doug Ingle de Iron Butterfly,
- John Sebastian des Loving Spoonfull.
Le Vox continental
Des tas d’autres marques de combo existent, dont les plus connues sont Elka, Viscount, Acetone, Gem, Lowrey, Philacorda, Yamaha, ou encore Farfisa (sans oublier Bontempi, la marque Italienne devenue Mythique pour avoir sorti les synthétiseurs les moins chers et les plus pourris de toute la galaxie). La plupart de ces marques sont Italiennes, anglaises ou Allemandes, et sont apparues début 60 dans la foulée d’une pénurie de Hammond en Europe, très cher à l’achat et encore plus cher à importer (jusqu’à ce que certains modèles Hammond ne commencent à être fabriqués en Belgique début 70).
Après Vox, la marque Italienne Farfisa reste la marque de combo européenne la plus connue, d’abord parce que ses orgues ont été produit en grosses séries et n’étaient pas très cher, et aussi grâce à leur son ultra surf/psychédélique qui a séduit ces organistes :
- Domino Samudio de The Pharaoh (connus pour la chanson Wooly Bully),
- Rick Wright de Pink Floyd a commencé sur un Farfisa Compact Duo, que l’on entend sur certains morceaux de « The Piper at the Gate of Dawn » (et sur "Set the Control for the heart of the Sun" joué par Waters) avant de passer au Hammond M102 (dont j’ai la chance de posséder un exemplaire de 1962 !),
- John Paul Johns a utilisé un Farfisa VIP-255 avec le Jeff Beck group, et aussi sur scène avec Led Zeppelin,
- L’organiste du groupe rouennais Prön Flavurdik joue sur un Farfisa de la fin des années 70.
On peut aussi entendre du Farfisa dans Crocodile Rock d’Elton John, et plus récemment chez des groupes comme Greenday ou The Brian Jonestown Massacre.
Farfisa compact duo :
Alors par contre le Mellotron ce n’est pas un orgue ! Cette machine a été inventée au début des 60’s en reprenant le concept du Chamberlain, inventé en 1948. En fait chaque fois que le type appuie sur une touche, cela déclenche une bande magnétique type magnétophone qui dure 7 secondes maximum (après le mec doit attendre 1 seconde que la bande rembobine et ré appuyer sur la touche !). Donc quand on chargeait un son dans cette bestiole, on plaçait en fait un rack avec une soixantaine de bandes magnétique ou l’on avait enregistré le même son dans la tonalité correspondante à la note ! Je vous laisse imaginer le merdier pour changer de son. Les sons de Mellotron les plus connus sont ceux qui reprennent des ensembles de cordes frottées, d’ensembles de voix, ou de flutes bizzaroïdes. Cet instrument est aujourd’hui introuvable en vintage, il existe quelques émulations en numériques, mais qui coutent la peau des boules … Le Mellotron a été utilisée par des dizaines de groupes, qui en ont fait un instrument mythique et emblématique du rock progressif. En vrac:
- Les Beatles : Tomorrow Never Knows (1966), Strawberry Fields Forever (1967), The Continuing Story of Bungalow Bill (1968)
- Black Sabbath : Changes
- The Moody Blues : leurs sept premiers albums concepts, de Days of Future Passed (1967) à Seventh Sojourn(1972)
- The Rolling Stones : album Their Satanic Majesties Request (1967)
- Pink Floyd : albums Ummagumma (1969) et Atom Heart Mother (1970)
- Gentle Giant : Pantagruel's Nativity, The Moon is Down
- King Crimson : album In the Court of the Crimson King (1969)
- Yes : albums Fragile (1972), Close to the Edge (1972) et Relayer (1974)
- Genesis : albums Foxtrot (1972) et Selling England by the Pound (1973)
- Led Zeppelin : arrangements de flûtes sur Stairway to Heaven en version live, Kashmir, The Rain Song
- Kraftwerk
- Michel Polnareff : album Le Bal des Laze (1968)
- Tangerine Dream
- David Bowie : album Space Oddity (1969)
- Ange : album Guet-Apens (1977)
- Jean Michel Jarre
- Harmonium : Si on avait besoin d'une cinquième saison (1975), L'Heptade (1976)
- Van der Graaf Generator : album Pawn Hearts (1971)
Mellotron M400 (le modèle le plus répandu) :
Voili voilou les enfants, si vous êtes sages je vous raconterai la prochaine fois la formidable histoire du piano électrique, de Rhodes à Wurlitzer en passant par Clavinet.
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Wouhou... Fort intéressant, très bien documenté (et pour cause!) Je vais être sage, je veux la suite de l'histoire!
Kep',pianiste "melodicaïste" très débutant... Mais très intéressé!
Kep',
Invité- Invité
Re: Le clavier sous tous ses aspects
merci Kep !
je suis en train de bûcher sur l'historique des pianos électriques, et aussi sur un petit article sur les ondes martenot et le Theremin.
la suite au prochain numéro, et appel à tous les claviéristes pour venir partager leur expérience !
je suis en train de bûcher sur l'historique des pianos électriques, et aussi sur un petit article sur les ondes martenot et le Theremin.
la suite au prochain numéro, et appel à tous les claviéristes pour venir partager leur expérience !
Re: Le clavier sous tous ses aspects
oo c'est effectivement fort intéressant. Je ne connais pas très bien les marques de claviers son historique etc... Et là j'apprends pleins de chose avec grand plaisir car j'adore la musique.
Mais les vieux claviers comme les vieilles guitares ont une cote et donc effectivement sont très recherche. leurs son ne sera jamais inagalé par rapport aux nouveaux synthè quoi qu'il y en a aussi de superbe de nos jours mais bon... un vieux clavié a une certaine profondeur que ceux de nos jours n'ont pas.
Hâte de savoir la suite aussi.
Mais les vieux claviers comme les vieilles guitares ont une cote et donc effectivement sont très recherche. leurs son ne sera jamais inagalé par rapport aux nouveaux synthè quoi qu'il y en a aussi de superbe de nos jours mais bon... un vieux clavié a une certaine profondeur que ceux de nos jours n'ont pas.
Hâte de savoir la suite aussi.
AngelNight- Chargé conseils
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
ohlala :o
moi je fais du synthé et c'est vrai que j'ai jamais rien compris aux subtiles différences entre les différents claviers
moi je fais du synthé et c'est vrai que j'ai jamais rien compris aux subtiles différences entre les différents claviers
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Heu, faut pas déconner là. Elle est où la plus belle invention des années 80 ?
ShaSha- La BU me connait bien
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
Oh oui, des ondes Martenot (ou Sanglophone, si on aime bien l'univers de Dionysos...)
Invité- Invité
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Les instruments à ondes : le Theremin, l’Ondes Martenot.
Dans le style instruments bizarroïdes et autres effets sonores chelou, on ne peut pas louper la famille des instruments à ondes : le Theremin, les Ondes Martenot, et autres déclinaisons plus récentes. Les noms de ces instruments sont inconnus pour pas mal de gens, mais tout le monde connaît leur son : c’est le son typiquement utilisé pour figurer l’arrivée des extra-terrestres dans les vieux films à la Ed Wood ! Vous savez, cette espèce de son de scie musicale, une sorte de « ouhhhhhh » fantomatique. Dans un autre registre, vous pouvez entendre des instruments à ondes dans le générique de la série anglaise Barnaby (c’est lui le boss maintenant que Derrick est mort !), dans des chansons de Brel (« Ne me quitte pas », surtout très audible dans « La Fanette »), ou encore dans le « Good Vibration » des Beach Boys.
Petit tour d’horizon de ces bestioles :
Le Theremin :
Léon Theremin est un ingénieur en radiophonie Russe pendant la première guerre mondiale. En faisant des recherches sur les capacités du corps humain à interférer sur les courants électriques (capacitance), il découvre que la capacitance naturelle du corps interfère avec le champ électromagnétique émanant de l'appareil et induit un changement dans la capacité du circuit, altérant la fréquence d'oscillation, et donc de son. Il créé donc (en 1919 !) le Theremin, instrument qui possède la particularité d’être le seul dont on joue sans jamais le toucher ! La main droite fait changer la note en s’éloignant ou se rapprochant de l’antenne, et la gauche fait varier le volume en se rapprochant ou s’éloignant de l’antenne courbée. Ce son fantomatique est néanmoins très difficile à maîtriser, le moindre mouvement de la main faisant varier la notre très sensiblement (je sais de quoi je parle, j’ai un Theremin, et j’en suis venu à l’utiliser en effet sonore tellement je galère à jouer une mélodie …).
Le tout premier Theremin
Le Theremin Moog, modèle le plus répandu de nos jours :
Les ondes Martenot :
Avant de découvrir cet instrument, je ne parvenais pas à comprendre comment on pouvait jouer du Theremin de façon aussi juste … c’est en voyant pour la première fois un Ondes Martenot que j’ai compris que les instruments à ondes étaient une famille, dont le Theremin n’est que le représentant le plus connu !
Cet instrument a été inventé par le français Maurice Martenot en 1928, il reprend le principe de l’onde piloté par le contact du corps humain, mais cette fois par déplacement du doigt sur un long ruban métallique placé au bas du clavier. Du coup il devient très facile de caler ses notes, et c’est avec cet engin ou un de ses cousins que l’on peut entendre des sons que l’on pourrait attribuer au Theremin, mais avec une justesse qui ne trompe pas !
Cet instrument a donné lieu à des pièces classiques par les compositeurs Messiaen ou Honegger pour les plus connus d’entre eux (une symphonie de Messiaen est passée dimanche sur Arte, on voyait les trois quart du temps la joueuse d’Ondes Martenot à l’image tellement cet instrument est tripant !), et a été utilisé dans des répertoires très variés dont :
- Léo Ferré (Les Hiboux et La Vie antérieure de Baudelaire en 1957, et Noël de Luc Bérimont en 1959)
- Jacques Brel (Ne me quitte pas en 1959, Le Plat Pays en 1962, et La Fanette en 1963)
- Édith Piaf
- Boby Lapointe (L'Eté Où Est-Il ? en 1967)
- Joe Jackson
- Yann Tiersen
- Claude-Samuel Lévine
- Harmonium
- Dominique A
- Les Têtes Raides
- Les Ogres de Barback
- Radiohead
- Bryan Ferry
- Joe Jackson
- Tom Waits
- Arthur H
- Zazie
- Lara Fabian
- Thomas Fersen
- Zoé
- Marie Laforêt
- Anis
- Maxime Le Forestier
- Vanessa Paradis
- Gorillaz
- Portishead
- etc. etc. etc.
Un Ondes Martenot :
Les moutures plus récentes de l’onde Martenot :
Cet instrument a arrêté d’être produit en 1988 après la fermeture de la société Martenot, et avait le désavantage de coûter à peu près 15.000 € … du coup d’autres instruments moins onéreux ou plus récents se sont développés.
Le Tannerin :
Système à ruban semblable aux ondes Martenot, inventé par Paul Tanner à la demande expresse des Beach Boys qui voulait un Theremin qui joue juste ! Cet instrument se retrouve quasiment complètement dans le Therevox, produit actuellement à la demande aux USA.
Le French connection (ou Ondéa) :
Inventé en 2001, là encore exprès pour un musicien, à savoir Johnny Greenwood de Radiohead qui ne voulait pas trimbaler sa précieuse Onde Martenot en concert.
Le Persephone :
Sorti en 2006, mouture la plus récente de l’Ondes Martenot mais aussi proche du Theremin, basé sur un ruban sans clavier.
Voila, on a à peu près fait le tour des instruments chelou qui font « ouhhhhh », perso, je tripe à mort sur ces bestioles, et je suis en train de voir comment adapter un contrôleur midi à ruban sur mon clavier. Ce ne sera pas un Ondéa, mais c’est déjà ça !
À noter qu’il y en a beaucoup plus à dire sur chacun de ces instruments, et que le top pour se rendre compte c’est de taper leur nom sur You tube pour voir comment ça fonctionne, à chaque fois c’est carrément bloquant. J’ai fait cet article notamment à base du site http://www.etheremin.com/instruments.htm qui donne encore plus de précisions sur ces engins, et décrit aussi d’autres instruments numérique (je me suis contenté des analogiques).
Dans le style instruments bizarroïdes et autres effets sonores chelou, on ne peut pas louper la famille des instruments à ondes : le Theremin, les Ondes Martenot, et autres déclinaisons plus récentes. Les noms de ces instruments sont inconnus pour pas mal de gens, mais tout le monde connaît leur son : c’est le son typiquement utilisé pour figurer l’arrivée des extra-terrestres dans les vieux films à la Ed Wood ! Vous savez, cette espèce de son de scie musicale, une sorte de « ouhhhhhh » fantomatique. Dans un autre registre, vous pouvez entendre des instruments à ondes dans le générique de la série anglaise Barnaby (c’est lui le boss maintenant que Derrick est mort !), dans des chansons de Brel (« Ne me quitte pas », surtout très audible dans « La Fanette »), ou encore dans le « Good Vibration » des Beach Boys.
Petit tour d’horizon de ces bestioles :
Le Theremin :
Léon Theremin est un ingénieur en radiophonie Russe pendant la première guerre mondiale. En faisant des recherches sur les capacités du corps humain à interférer sur les courants électriques (capacitance), il découvre que la capacitance naturelle du corps interfère avec le champ électromagnétique émanant de l'appareil et induit un changement dans la capacité du circuit, altérant la fréquence d'oscillation, et donc de son. Il créé donc (en 1919 !) le Theremin, instrument qui possède la particularité d’être le seul dont on joue sans jamais le toucher ! La main droite fait changer la note en s’éloignant ou se rapprochant de l’antenne, et la gauche fait varier le volume en se rapprochant ou s’éloignant de l’antenne courbée. Ce son fantomatique est néanmoins très difficile à maîtriser, le moindre mouvement de la main faisant varier la notre très sensiblement (je sais de quoi je parle, j’ai un Theremin, et j’en suis venu à l’utiliser en effet sonore tellement je galère à jouer une mélodie …).
Le tout premier Theremin
Le Theremin Moog, modèle le plus répandu de nos jours :
Les ondes Martenot :
Avant de découvrir cet instrument, je ne parvenais pas à comprendre comment on pouvait jouer du Theremin de façon aussi juste … c’est en voyant pour la première fois un Ondes Martenot que j’ai compris que les instruments à ondes étaient une famille, dont le Theremin n’est que le représentant le plus connu !
Cet instrument a été inventé par le français Maurice Martenot en 1928, il reprend le principe de l’onde piloté par le contact du corps humain, mais cette fois par déplacement du doigt sur un long ruban métallique placé au bas du clavier. Du coup il devient très facile de caler ses notes, et c’est avec cet engin ou un de ses cousins que l’on peut entendre des sons que l’on pourrait attribuer au Theremin, mais avec une justesse qui ne trompe pas !
Cet instrument a donné lieu à des pièces classiques par les compositeurs Messiaen ou Honegger pour les plus connus d’entre eux (une symphonie de Messiaen est passée dimanche sur Arte, on voyait les trois quart du temps la joueuse d’Ondes Martenot à l’image tellement cet instrument est tripant !), et a été utilisé dans des répertoires très variés dont :
- Léo Ferré (Les Hiboux et La Vie antérieure de Baudelaire en 1957, et Noël de Luc Bérimont en 1959)
- Jacques Brel (Ne me quitte pas en 1959, Le Plat Pays en 1962, et La Fanette en 1963)
- Édith Piaf
- Boby Lapointe (L'Eté Où Est-Il ? en 1967)
- Joe Jackson
- Yann Tiersen
- Claude-Samuel Lévine
- Harmonium
- Dominique A
- Les Têtes Raides
- Les Ogres de Barback
- Radiohead
- Bryan Ferry
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- Zazie
- Lara Fabian
- Thomas Fersen
- Zoé
- Marie Laforêt
- Anis
- Maxime Le Forestier
- Vanessa Paradis
- Gorillaz
- Portishead
- etc. etc. etc.
Un Ondes Martenot :
Les moutures plus récentes de l’onde Martenot :
Cet instrument a arrêté d’être produit en 1988 après la fermeture de la société Martenot, et avait le désavantage de coûter à peu près 15.000 € … du coup d’autres instruments moins onéreux ou plus récents se sont développés.
Le Tannerin :
Système à ruban semblable aux ondes Martenot, inventé par Paul Tanner à la demande expresse des Beach Boys qui voulait un Theremin qui joue juste ! Cet instrument se retrouve quasiment complètement dans le Therevox, produit actuellement à la demande aux USA.
Le French connection (ou Ondéa) :
Inventé en 2001, là encore exprès pour un musicien, à savoir Johnny Greenwood de Radiohead qui ne voulait pas trimbaler sa précieuse Onde Martenot en concert.
Le Persephone :
Sorti en 2006, mouture la plus récente de l’Ondes Martenot mais aussi proche du Theremin, basé sur un ruban sans clavier.
Voila, on a à peu près fait le tour des instruments chelou qui font « ouhhhhh », perso, je tripe à mort sur ces bestioles, et je suis en train de voir comment adapter un contrôleur midi à ruban sur mon clavier. Ce ne sera pas un Ondéa, mais c’est déjà ça !
À noter qu’il y en a beaucoup plus à dire sur chacun de ces instruments, et que le top pour se rendre compte c’est de taper leur nom sur You tube pour voir comment ça fonctionne, à chaque fois c’est carrément bloquant. J’ai fait cet article notamment à base du site http://www.etheremin.com/instruments.htm qui donne encore plus de précisions sur ces engins, et décrit aussi d’autres instruments numérique (je me suis contenté des analogiques).
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Merci Maïky !
J'ai décidé de livrer au monde reconnaissant une partie de ma science de l'instrument-vintage-complétement-dépassé-qui fait des bruits chelous-qui-n'intéresse-plus-personne, et j'ai choisi ce forum pour le faire ! vous avez de la chance hein !
Et en plus, ça me donne une chance pour les forum awards dans la catégorie "ouah trop long trop chiant ce message j'ai la flemme de lire - Le Fak you 2008"
J'ai décidé de livrer au monde reconnaissant une partie de ma science de l'instrument-vintage-complétement-dépassé-qui fait des bruits chelous-qui-n'intéresse-plus-personne, et j'ai choisi ce forum pour le faire ! vous avez de la chance hein !
Et en plus, ça me donne une chance pour les forum awards dans la catégorie "ouah trop long trop chiant ce message j'ai la flemme de lire - Le Fak you 2008"
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Si ca intéresse les musiciens.
Tous les sons sont bons à prendre.
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
Yves echoes a écrit:Merci Maïky !
J'ai décidé de livrer au monde reconnaissant une partie de ma science de l'instrument-vintage-complétement-dépassé-qui fait des bruits chelous-qui-n'intéresse-plus-personne, et j'ai choisi ce forum pour le faire ! vous avez de la chance hein !
Je fais partie de ce monde reconnaissant. J'aime énormément ces sons "chelous" qui apparaissent dans la majeure partie des trucs que j'écoute. Mais quand il faut parler de "claviers" au sens propre, j'avoue me sentir un peu dépassé. Merci bien, donc !
ShaSha- La BU me connait bien
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
euh bah de rien !
j'avoue que faire ces petits topo m'amuse beaucoup, surtout qu'en cette période j'ai pas grand chose à faire au taf ...
j'avoue que faire ces petits topo m'amuse beaucoup, surtout qu'en cette période j'ai pas grand chose à faire au taf ...
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Bon alors aujourd'hui, suite à une question posée sur un autre forum, un petit tour d'horizon d'une marque mythique :
Alors Moog c’est une marque, ça ne désigne pas forcément un type précis d’instruments car ils ont produits pas mal de bestioles différentes. Toutefois, quand on entend le terme « un Moog », ça désigne généralement un synthé analogique monophonique. En effet c’est Robert Moog qui a inventé le premier système de modulation de son analogique directement couplé à un clavier : en clair il a inventé le synthétiseur moderne, propulsant sa marque dans la légende !
Petit point sur la différence analogique / numérique : la technologie analogique, qui règne de l’invention du Theremin jusqu’au début des années 80, consiste à prendre un signal électrique qui va générer un son de base quand on l’amplifie, et à le modifier en le faisant passer dans des composants classiques, des résistances, des condensateurs, des oscillateurs de fréquence, le tout relié à des boutons et des potentiomètres. Et quand on tourne un bouton, on agit sur le signal électrique ce qui modifie le son. Tous les premiers synthés analogiques ne produisaient qu’une seule note à la fois (parce qu’il était techniquement impossible de faire plusieurs notes), d’où l’appellation monophonique.
Un synthétiseur numérique (à partir de 1982) utilise des composants informatiques de type microprocesseur, qui stocke un certain nombre d’échantillons sonores recréés ou directement samplés sur de vrais instruments, et qui obéissent aux commandes envoyées par les touches, les pédales ou les boutons sous forme de code binaire numériques.
Alors avec Moog on est vraiment dans la totale continuité du topic car à la base cette marque a été créée en 1953 pour produire des Theremin en kit ! Ce n’est que dans les années 60 qu’elle a commencé à faire du synthétiseur. D’ailleurs la marque Moog existe toujours, et produit le Theremin Etherwave qui est le modèle le plus vendu et le plus courant.
Petit point sur la différence analogique / numérique : la technologie analogique, qui règne de l’invention du Theremin jusqu’au début des années 80, consiste à prendre un signal électrique qui va générer un son de base quand on l’amplifie, et à le modifier en le faisant passer dans des composants classiques, des résistances, des condensateurs, des oscillateurs de fréquence, le tout relié à des boutons et des potentiomètres. Et quand on tourne un bouton, on agit sur le signal électrique ce qui modifie le son. Tous les premiers synthés analogiques ne produisaient qu’une seule note à la fois (parce qu’il était techniquement impossible de faire plusieurs notes), d’où l’appellation monophonique.
Un synthétiseur numérique (à partir de 1982) utilise des composants informatiques de type microprocesseur, qui stocke un certain nombre d’échantillons sonores recréés ou directement samplés sur de vrais instruments, et qui obéissent aux commandes envoyées par les touches, les pédales ou les boutons sous forme de code binaire numériques.
Alors avec Moog on est vraiment dans la totale continuité du topic car à la base cette marque a été créée en 1953 pour produire des Theremin en kit ! Ce n’est que dans les années 60 qu’elle a commencé à faire du synthétiseur. D’ailleurs la marque Moog existe toujours, et produit le Theremin Etherwave qui est le modèle le plus vendu et le plus courant.
Un Theremin Moog Etherwave
Le synthé analogiques Moog les plus connus est le Minimoog, utilisé notamment par Keith Emerson (le son bizarroïde dans « Picture at an Exhibition » d’Emerson Lake and Palmer, c’est un Minimoog avec un contrôleur à ruban, comme qu’on trouve sur un Onde Martenot ou aujourd’hui un Perséphone), Rick Wakeman de Yes, des groupes comme Marillion ou Toto, mais surtout par les précurseurs de la musique électronique comme Jean-Michel Jarre ou Vangelis. Il existe pas mal d’autres synthés comme le Moog Modular, le Polymoog ou encore le Micromoog sont assez semblables au premier, avec le même type de sonorité.
Un Minimoog
Une autre bestiole intéressant de Moog est le Moog Taurus, qui est aussi un synthé analogique monophonique, mais cette fois ci contrôlé par un pédalier de 13 notes, exactement du même type que les pédaliers qu’on retrouve sur les petits modèles d’orgues type Hammond ou Farfisa. Ce truc produit un son de basse continue absolument énorme, qui est censé reproduire un son de basse acoustique ou de tuba, mais qui comme tous les synthés de l’époque ne s’approche pas vraiment de ces instruments. Il a été utilisé par de nombreux groupes dont Yes, Genesis (utilisé par le bassiste, et non par l’organiste), Pink Floyd, mais aussi U2, Electric Light Orchestra ou Police.
Un pédalier Moog Taurus
Re: Le clavier sous tous ses aspects
En attendant la suite de tes explications, un peu de son
ça nous rajeunit pas...
ça nous rajeunit pas...
Re: Le clavier sous tous ses aspects
ouhhhh mais que c'est vintage ça !
c'est marrant,t car à l'époque la mode était à la débauche de démonstration technologique, plus ton clavier avait un look futuriste est des diodes partout mieux c'était ...
alors que maintenant les constructeurs essaient à tout prix d'imiter les instruments vintage d'avant l'ère numérique, et de donner le look le plus sobre possible au clavier !
c'est marrant,t car à l'époque la mode était à la débauche de démonstration technologique, plus ton clavier avait un look futuriste est des diodes partout mieux c'était ...
alors que maintenant les constructeurs essaient à tout prix d'imiter les instruments vintage d'avant l'ère numérique, et de donner le look le plus sobre possible au clavier !
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Excellent ! Je me rends compte que je suis passé totalement à côté de ce topic alors qu'il a prêt de 2 ans !
Hey Yves, tu voudrais pas nous faire un petit topo dont tu as le secret sur le Rhodes Fender ? J'adore ce clavier ! Si un jour j'ai des sous, je pense que ce sera mon premier achat d'ailleurs. Même si mon Kawaï a un son bien imité, ça vaut pas l'original !
Hey Yves, tu voudrais pas nous faire un petit topo dont tu as le secret sur le Rhodes Fender ? J'adore ce clavier ! Si un jour j'ai des sous, je pense que ce sera mon premier achat d'ailleurs. Même si mon Kawaï a un son bien imité, ça vaut pas l'original !
Lyckos- Chargé conseils
- Messages : 539
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Cursus : Etudiant psycho et ptits boulots
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
@ Lyckos : Check à 4:00 --> https://www.youtube.com/watch?v=kBGTMUQ6AhU
Invité- Invité
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Excellent ! Et au passage, le chorus du DJ est énorme aussi !
Lyckos- Chargé conseils
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Re: Le clavier sous tous ses aspects
rahhh l'option de suivi des messages n'a pas fonctionné, et j'ai loupé vos postes ...
alors concernant Fender Rhodes je suis moins callé, j'ai juste quelques bases, et je n'ai eu l'occasion d'en jouer que 2 ou 3 ...
j'a&vais commencé un totpo sur les pianos électriques, et pis j'ai pas eu le temps de finir ...
allez, je bosse la dessus et je poste ici !
alors concernant Fender Rhodes je suis moins callé, j'ai juste quelques bases, et je n'ai eu l'occasion d'en jouer que 2 ou 3 ...
j'a&vais commencé un totpo sur les pianos électriques, et pis j'ai pas eu le temps de finir ...
allez, je bosse la dessus et je poste ici !
Re: Le clavier sous tous ses aspects
Allez à la demande générale, voici un petit tour d’horizon de ce qu’on appelle les EP ou piano électriques, là encore des machines mythiques, Saint Graal de beaucoup de claviéristes au même titre qu’un orgue Hammond ou qu’un Vox !
Tout d’abord, la marque probablement la plus connue dans cette catégorie : Rhodes
La superbe intro de Rider on the Storm des Doors, le Get Back des Beatles, c’est ça le son du Rhodes, que l’on retrouve dans des milliers de titres depuis les années 60.
Cette marque a été inventée par Harold Rhodes, bricoleur génial qui a créé ce clavier pendant la 2de guerre mondiale, afin de permettre aux soldats blessés de se divertir entre deux boucheries.
Il a eu l’idée de remplacer les cordes frappées du piano par de petites lamelles métalliques (récupérées sur des morceaux d’ailes de bombardier !) frappées par des marteaux, le tout amplifié par de petits micros. Cela permettait ainsi de fabriquer un instrument léger et facile à transporter, pour pouvoir charmer les oreilles des GI blessées, afin qu’ils passent le temps avant de retourner se faire tuer pour de bon cette fois-ci.
Après la guerre, l’invention séduit Léo Fender, mythique facteur de guitare, qui crée avec Harold Rhodes la marque Fender Rhodes, auteur de quelques-uns des plus chouettes pianos électriques qui existent !
Un Rhodes stage 73 :
Les fameuses lamelles métalliques, qui produisent le son une fois frappées par les marteaux :
Parmi les Rhodes, un modèle un peu particulier, le Fender Rhodes Bass Clavier :
Ce piano, premier modèle issue de la collaboration avec Fender, produit en fait des sons très proches de la basse. Il a été rendu célèbre par Ray Manzarek, organiste des Doors, car le groupe n’avait pas de bassiste. C’est donc Ray qui assurait toutes les lignes de basse à la main gauche sur cette bestiole, pendant qu’il jouait rythmiques et chorus à la main droite sur un Vox Continental ou sur un Gibson G-101 Kalamazoo.
Vous, amis claviéristes, mesurez bien la technicité de l’exercice !
Rhodes à été racheté en 1987, et à l’image de Hammond la marque a complètement décliné à partir de cette date … au lieu de reprendre la géniale technologie des lamelles métalliques, ils ont préféré développer une modélisation avec la technologie des synthés FM de l’époque, avec des résultats tous aussi pouraves les uns que les autres …
La marque a repris du poil de la bête en 2007 en sortant le Rhodes Mk 7, premières vraie réédition des Rhodes originels avec des marteaux et des lamelles. Malheureusement le modèle souffre d’une réputation exécrable au niveau de la fiabilité, qui a tué dans l’œuf ce modèle pourtant attendu comme le messie par les fondus de clavier.
Les fans de la marquent attendent en apnée un hypothétique modèle Mk8, avec le son Rhodes et une vraie robustesse digne des premiers modèles.
Perso j’ai eu l’occasion de m’éclater sur un MK1 il y a trois an au salon de l’orgue Hammond, le grain de ces bestioles est absolument terribles, c’est un vrai bonheur à jouer ! Ceci dit les pianos électriques sont désormais assez bien reproduit par les dernières générations de claviers numériques (SV1 Korg, Nord Stage et Kurzweil PC3 notamment !).
En cherchant bien on trouve encore pas mal de Rhodes vintage ici et là, aux alentours de 2.000€ la plupart du temps, mais souvent dans des états techniques calamiteux … Ce qui est d’autant plus dommage que ces bestioles sont relativement complexes à réparer et à accorder.
Le Rhodes est le plus connu des pianos électriques, mais personnellement je lui préfère son proche cousin, le Wurlitzer !
Wurlitzer est une marque connue également pour ses Juke-Box, parmi les modèles les plus répandus aux États-Unis, ainsi que ses orgues, instruments attachants, quoique très au dessous de Hammond.
Wurlitzer a repris le concept des lamelles métalliques de Rhodes, mais en y appliquant ses propres normes de fabrication, pour donner un son plus percutant, avec peut être plus de personnalité que celui du Rhodes.
Ce piano est été très largement démocratisé par le titre What I’d Say de Ray Charles sorti en 1959, reposant en grand partie sur une partition exécuté avec un Wurlitzer 200A, modèle mythique de la marque.
On retrouve notamment ce son dans tous les morceaux de Supertramp, groupe qui a aussi très largement contribué à la renommée de la marque, avec des titres comme Dreamer, Logical Song, ou encore Good Bye Stranger.
Un Wurli 200A :
Il y a trois ans j’ai eu l’occasion de beuffer un petit quart d’heure sur un 200A avec Bruno Michelli, un des meilleurs organistes français de jazz, qui lui jouait sur un Hammond B3. Pur instant de joie !
Ces deux marques sont de loin les plus marquantes dans la catégorie des pianos électriques, ceci dit quelques autres machines méritent un petit coup de projo :
Le Hohner Clavinet :
Cet instrument est un piano électrique créé par la marque allemande Hohner pour imiter le son du clavecin, et ainsi être utilisé dans la musique classique. Il a été immédiatement été trusté par les musiciens de funk, de reggae et de pop, et n’a eu qu’une carrière très anecdotique en termes de musique classique …
Vous connaissez tous ce son, celui de l’intro de Superstition de Steevie Wonder, celui de l’intro de Get up Stand Up de Bob Marley, vous savez ce son claquant si particulier ! Ou encore pour faire dans l’actualité, le son de clavier utilisé dans le morceau See, Sex and Sun du père Gainsbarre.
Un Clavinet D6, modèle le plus utilisé :
Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer un vrai Clavinet, à mon grand regret car c’est un des rares claviers mythiques qui manquent à mon tableau de chasse, avec le Mellotron. Mais je ne désespère pas !
Dans le même registre, le Pianet, qui est l’ancêtre du Clavinet, lui aussi conçu par Hohner :
Cet instrument apparaît notamment dans le I’m the Walrus des Beatles, mais bien que très répandu à l’époque (car il coutait nettement moins cher que tous les autres) on l’entend sur assez peu d’enregistrement, en raison de problèmes fréquent de justesse.
Pour être vraiment complet, il faut aussi évoquer la série de piano électriques Yamaha CP, qui sont cette fois ci dotés de vraies cordes frappées, mais directement amplifiées par des micros électro acoustiques.
Le CP-80, apparu en 1976, est assez présent dans la variété soul des années 70, c’est par exemple la sonorité qu’on entend dans l’intro du morceau Video Kill the Radio Stars.
Voilà pour un bon tour d’horizon de ces chouettes machines, ça ne m'aura pris que 2 ans pour reprendre ce topic
Tout d’abord, la marque probablement la plus connue dans cette catégorie : Rhodes
La superbe intro de Rider on the Storm des Doors, le Get Back des Beatles, c’est ça le son du Rhodes, que l’on retrouve dans des milliers de titres depuis les années 60.
Cette marque a été inventée par Harold Rhodes, bricoleur génial qui a créé ce clavier pendant la 2de guerre mondiale, afin de permettre aux soldats blessés de se divertir entre deux boucheries.
Il a eu l’idée de remplacer les cordes frappées du piano par de petites lamelles métalliques (récupérées sur des morceaux d’ailes de bombardier !) frappées par des marteaux, le tout amplifié par de petits micros. Cela permettait ainsi de fabriquer un instrument léger et facile à transporter, pour pouvoir charmer les oreilles des GI blessées, afin qu’ils passent le temps avant de retourner se faire tuer pour de bon cette fois-ci.
Après la guerre, l’invention séduit Léo Fender, mythique facteur de guitare, qui crée avec Harold Rhodes la marque Fender Rhodes, auteur de quelques-uns des plus chouettes pianos électriques qui existent !
Un Rhodes stage 73 :
Les fameuses lamelles métalliques, qui produisent le son une fois frappées par les marteaux :
Parmi les Rhodes, un modèle un peu particulier, le Fender Rhodes Bass Clavier :
Ce piano, premier modèle issue de la collaboration avec Fender, produit en fait des sons très proches de la basse. Il a été rendu célèbre par Ray Manzarek, organiste des Doors, car le groupe n’avait pas de bassiste. C’est donc Ray qui assurait toutes les lignes de basse à la main gauche sur cette bestiole, pendant qu’il jouait rythmiques et chorus à la main droite sur un Vox Continental ou sur un Gibson G-101 Kalamazoo.
Vous, amis claviéristes, mesurez bien la technicité de l’exercice !
Rhodes à été racheté en 1987, et à l’image de Hammond la marque a complètement décliné à partir de cette date … au lieu de reprendre la géniale technologie des lamelles métalliques, ils ont préféré développer une modélisation avec la technologie des synthés FM de l’époque, avec des résultats tous aussi pouraves les uns que les autres …
La marque a repris du poil de la bête en 2007 en sortant le Rhodes Mk 7, premières vraie réédition des Rhodes originels avec des marteaux et des lamelles. Malheureusement le modèle souffre d’une réputation exécrable au niveau de la fiabilité, qui a tué dans l’œuf ce modèle pourtant attendu comme le messie par les fondus de clavier.
Les fans de la marquent attendent en apnée un hypothétique modèle Mk8, avec le son Rhodes et une vraie robustesse digne des premiers modèles.
Perso j’ai eu l’occasion de m’éclater sur un MK1 il y a trois an au salon de l’orgue Hammond, le grain de ces bestioles est absolument terribles, c’est un vrai bonheur à jouer ! Ceci dit les pianos électriques sont désormais assez bien reproduit par les dernières générations de claviers numériques (SV1 Korg, Nord Stage et Kurzweil PC3 notamment !).
En cherchant bien on trouve encore pas mal de Rhodes vintage ici et là, aux alentours de 2.000€ la plupart du temps, mais souvent dans des états techniques calamiteux … Ce qui est d’autant plus dommage que ces bestioles sont relativement complexes à réparer et à accorder.
Le Rhodes est le plus connu des pianos électriques, mais personnellement je lui préfère son proche cousin, le Wurlitzer !
Wurlitzer est une marque connue également pour ses Juke-Box, parmi les modèles les plus répandus aux États-Unis, ainsi que ses orgues, instruments attachants, quoique très au dessous de Hammond.
Wurlitzer a repris le concept des lamelles métalliques de Rhodes, mais en y appliquant ses propres normes de fabrication, pour donner un son plus percutant, avec peut être plus de personnalité que celui du Rhodes.
Ce piano est été très largement démocratisé par le titre What I’d Say de Ray Charles sorti en 1959, reposant en grand partie sur une partition exécuté avec un Wurlitzer 200A, modèle mythique de la marque.
On retrouve notamment ce son dans tous les morceaux de Supertramp, groupe qui a aussi très largement contribué à la renommée de la marque, avec des titres comme Dreamer, Logical Song, ou encore Good Bye Stranger.
Un Wurli 200A :
Il y a trois ans j’ai eu l’occasion de beuffer un petit quart d’heure sur un 200A avec Bruno Michelli, un des meilleurs organistes français de jazz, qui lui jouait sur un Hammond B3. Pur instant de joie !
Ces deux marques sont de loin les plus marquantes dans la catégorie des pianos électriques, ceci dit quelques autres machines méritent un petit coup de projo :
Le Hohner Clavinet :
Cet instrument est un piano électrique créé par la marque allemande Hohner pour imiter le son du clavecin, et ainsi être utilisé dans la musique classique. Il a été immédiatement été trusté par les musiciens de funk, de reggae et de pop, et n’a eu qu’une carrière très anecdotique en termes de musique classique …
Vous connaissez tous ce son, celui de l’intro de Superstition de Steevie Wonder, celui de l’intro de Get up Stand Up de Bob Marley, vous savez ce son claquant si particulier ! Ou encore pour faire dans l’actualité, le son de clavier utilisé dans le morceau See, Sex and Sun du père Gainsbarre.
Un Clavinet D6, modèle le plus utilisé :
Je n’ai jamais eu l’occasion de jouer un vrai Clavinet, à mon grand regret car c’est un des rares claviers mythiques qui manquent à mon tableau de chasse, avec le Mellotron. Mais je ne désespère pas !
Dans le même registre, le Pianet, qui est l’ancêtre du Clavinet, lui aussi conçu par Hohner :
Cet instrument apparaît notamment dans le I’m the Walrus des Beatles, mais bien que très répandu à l’époque (car il coutait nettement moins cher que tous les autres) on l’entend sur assez peu d’enregistrement, en raison de problèmes fréquent de justesse.
Pour être vraiment complet, il faut aussi évoquer la série de piano électriques Yamaha CP, qui sont cette fois ci dotés de vraies cordes frappées, mais directement amplifiées par des micros électro acoustiques.
Le CP-80, apparu en 1976, est assez présent dans la variété soul des années 70, c’est par exemple la sonorité qu’on entend dans l’intro du morceau Video Kill the Radio Stars.
Voilà pour un bon tour d’horizon de ces chouettes machines, ça ne m'aura pris que 2 ans pour reprendre ce topic
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