Fac Morte ?

Au contraire, la distinction n'est pas juridique. Juridiquement, s'ils sont déclarés grévistes, qu'ils assurent leur cours ou non bénévolement, ils sont en grève. D'ailleurs, je dirais que c'est surtout une manière de faire la grève dans certaines parties du service public (infirmières, médecins urgentistes, pompiers...). Mais peu importe, donc, juridiquement, ils sont en grève.

En revanche, s'ils donnent quand même des cours sur les horaires où ils sont déclarés grévistes les responsables politiques sont moins susceptibles de les prendre en compte (s'ils considèrent que c'est tout bénéf' pour les finances des administrations) ou bien les prendront en compte en se disant qu'au contraire ils sont vraiment décidés (puisqu'ils acceptent une perte financière). Tout dépend aussi de qui est au courant de la présence du prof : si cela reste entre le prof et les étudiants, d'une manière marginale, l'impact de ce phénomène reste peu important.

Si les profs sont en grève (et déclarés comme tel) et qu'ils les rattrapent plus tard : 1) ils ne sont pas payés, 2) le fonctionnement de la faculté n'en ait pas moins affecté - même si les étudiants ont leur quota d'heure d'enseignement, ils peuvent avoir des journées chargées à la fin du semestre. Dire que c'est SANS effet est excessif.


Je reviens sur cette fac' morte, dans l'esprit des profs (du moins : ceux qui ont effectivement fait cette fac morte et dans le discours qu'ils tiennent), ce n'est pas une semaine reportée mais bien "banalisée" au prétexte qu'il y a plus d'heure d'enseignement prévues dans le calendrier universitaire que d'heure qui doivent être données selon le programme universitaire. Aussi ne sont ils absolument pas tenus de rattraper ces cours, même si en pratique beaucoup assureront tout de même des rattrapages et que c'est peut être aussi un discours des profs à analyser comme tel (voir mon article sur "La rétention des notes : l'incompréhension étudiante" tout fraichement rédigé).